Depuis quelques jours une note d’information émanant de la direction circule dans l’entreprise par l’intermédiaire de l’encadrement qui sous-entendrait que les salariés seraient mal informés ou n’auraient pas compris le contenu des dernières propositions sur l’adaptation de l’accord temps partiel à la réforme des retraites.
Les représentants de la direction étant chargés d’expliquer aux salariés, principalement aux postés, qu’ils sont mal informés et qu’en regardant bien le contenu des dernières propositions, dans l’hypothèse d’être encore en poste au delà de 30 ans, ils conserveraient le temps partiel à 55 ans, et que pour tous les autres, l’âge d’accès au dispositif serait repoussé.
Cette démarche a surtout pour objectif d’entretenir un climat de division entre les journaliers et les postés et faire en sorte que le mouvement social s’essouffle, cette stratégie patronale bien connue de nous tous à toujours était utilisée, de nombreux exemples jalonnent l’histoire sociale de la verrerie de Gironcourt, mais seul l’unité a permis de construire les acquis sociaux en vigueur aujourd’hui, l’accord 5ème équipe arraché en 1982 est certainement le plus significatif ou les postés et les journaliers ont combattu dans l’unité pour cette importante avancée sociale alors que cette amélioration ne concernait qu’une seule catégorie de personnel.
Depuis le mois de mars 2011, début des négociations sur les salaires et l’emploi des séniors, les salariés d’OI France sont en lutte pour faire aboutir leurs revendications.
Tout au long des négociations, la CGT a distribué ou affiché pas moins de dix tracts et à organisé deux assemblées générales, une en dehors du temps de travail l’autre pendant, où il a été présenté le contenu des propositions de la direction et également les propositions faites par la CGT.
Ces démarches ont permis d’établir des propositions qui amélioraient l’existant pour l’ensemble du personnel, tous statuts confondus.
Rappel des dernières propositions :
Pour les salaires, la CGT a demandé à la direction générale de faire une proposition qui rapprocherait les points de vue en clair entre 2,3% et 5%, réponse NON
Temps partiel R80, La CGT a été très claire et a dit que si la direction ne remettait pas l’âge d’accès au dispositif à 55 ans pour tout le personnel et si elle refusait de l’améliorer pour le personnel entrant dans la pénibilité par une augmentation de la durée du temps de repos, elle considérerait les dernières propositions inacceptables.
La CGT a demandé également que d’autres catégories de personnel soient reconnues dans le cadre de la pénibilité entrant dans les dispositions spécifiques car seul le critère du travail de nuit a été pris en compte , exception faite pour les maçons fumistes ( combien en reste-t-il sur OI France ?).
Sans être exhaustif nous avons proposé que tous les salariés qui interviennent en fabrication soient reconnus au titre des métiers pénibles mais également ceux qui ont respiré des produits toxiques ou cancérigènes ( amiante, poussières de silice, titane etc…) Nous avons demandé aussi que le régime 2X8 discontinu soit considéré comme posté comme il est stipulé dans l’accord du 22 avril 1980.
Dans l’accord initial, la durée d’exposition portait sur 20 ans et suffisait à ouvrir les droits à 55 ans , dans les dernières propositions de la direction la durée est passée à 30 ans, qu’est ce qui justifie ce recul ?
Quel posté peut aujourd’hui avoir la certitude de faire toute sa carrière en équipe et ne pas un jour pour quelque raison que ce soit (maladie, plan social ou autre) ne pas se retrouver journalier ?
Autre anomalie :
Exemple : un salarié né en 1960 qui rentrerait dans le dispositif « carrière longue » verrait sa période de temps partiel commencer à 56 ans et 4 mois pour partir en retraite à 58 ou 60 ans suivant ses trimestres validés soit une durée de temps partiel de 1 an et 8 mois à 3 ans et 8 mois, cherchez l’erreur.
Dans ce projet d’accord il existe un article concernant les salariés qui souhaiteraient travailler au-delà de 62 ans (et certains en auraient-ils le choix, notamment ceux ayant poursuivi des études ?) à bénéficier du R80 les 5 années précédent leur départ en retraite (qui peut aller jusqu’à 67 ans !)
La CGT avait demandé de faire sauter le verrou des 10% pour les R80 médicaux, la direction passerait à 20% des ayants droits (sur quelle base de calcul ?).
Quand la CGT signe des accords, ce sont des accords collectifs et non des accords individualisés.
Les 3 organisations syndicales – CGT - FO - CGC - siégeant à la paritaire ont tous refusé de signer ce projet.
Nous sommes étonnés de l’attitude de certains élus CGC de Gironcourt d’essayer de dissuader les salariés grévistes de cesser le mouvement social.
A L’APPEL DE LA CGT, les lanceurs de la verrerie de Gironcourt ont arrêté une heure le travail pendant le changement de fabrication à la machine 46.
Ce mouvement s’inscrit pleinement dans le mécontentement qui résulte des propositions sur les salaires et le temps partiel.
La situation des lanceurs est très parlant et synthétise bien les injustices que contient le dernier accord proposé, ce personnel qui a passé plusieurs années en fabrication et qui continue à être soumis aux critères de pénibilité se voit retardé l’entrée dans le dispositif de deux ans sous prétexte qu’il serait à la journée.
Alors que la loi prévoit onze facteurs de risques professionnels au titre de la pénibilité qui sont :
Ce qui devait arriver, arriva ! Le service moulerie n’a plus les capacités humaines pour répondre à la charge de travail.
Depuis de nombreux mois, la CGT tirait la sonnette d’alarme sur le manque de personnel et demandait à la direction à travers son service RH d’embaucher et de former des personnes aux métiers de la moulerie.
Cette situation était prévisible, le nombre grandissant de salariés séniors à temps partiel ( R80) associé à la période de congés payés ne pouvait qu’aboutir à ce résultat.
Pour répondre à cet état d’urgence, la direction et son service gestion du personnel n’a rien trouvé de mieux que de demander aux ajusteurs de différer la prise des journées de repos et à même poussé le bouchon à leurs proposer de faire des heures supplémentaires, de qui se moque-t-on ?
Alors que dans la logique, cet accord avait pour objet de réduire la durée du travail des salariés de plus de 55 ans tout au long de l’année et donc pendant les périodes estivales.
A la verrerie de Gironcourt, la gestion des seniors passent pour une détérioration de la prise des R80 pendant les périodes à forte pénibilité.
D’ailleurs l’accord temps partiel R80 stipule dans l’ART 8 que le droit à temps partiel n’est ni cumulable, ni reportable sauf raisons exceptionnelles mais dans ce cas il n’y a rien d’exceptionnel puisque cela découle d’un mode de gestion.
On savait que le service relations humaines n’avait aucune marche de manœuvre pour faire du social mais à cela s’ajoute son incapacité à anticiper les problèmes d’effectifs, heureusement qui lui reste la possibilité de tirer sur les lampistes.
Pour la CGT, il y a urgence d’embaucher et de former dans tous les services où la situation est tendue, vu la moyenne d’âge de ce service on peut avoir des inquiétudes sur l’avenir de la moulerie .
SINTRAVIDRICOL confronté à de dangereux problèmes de surcharge de travail et d'externalisation
La restructuration de trois usines colombiennes du fabricant de verre d'emballage américain Owens Illinois débouche sur une situation dans laquelle des adhérents de notre affilié Sintravidricol sont soumis à une surcharge de travail extrêmement dangereuse.
Dans les usines d'Envigado, Cogua et Soacha, le personnel qui part n'est pratiquement plus remplacé, ce qui impose aux autres plus d'heures supplémentaires, travailler sans prendre de pause, jusqu'à épuisement. Sintravidricol a présenté à la direction une étude sur le problème réalisée entre septembre et novembre 2010, mais rien n'est fait pour remédier à cette situation insupportable.
Plutôt que de rechercher une solution avec Sintravidricol, la direction locale d'Owens Illinois a choisi de recourir à du personnel intérimaire et, dans une série de décisions unilatérales, d'externaliser des parties du processus de fabrication. Pour cela, il a fallu déplacer des travailleurs à plusieurs étapes du processus de production. Or, retirer du travail à du personnel statutaire dans des secteurs tels que la réparation des machines et le moulage est contraire à la convention collective.
Owens Illinois éludant constamment les appels du syndicat au dialogue, Sintravidricol s'est vu contraint de déposer plainte au ministère colombien du Travail.
Dans une autre décision qui viole la convention collective, la direction a mis fin aux contrats à durée déterminée des travailleurs du secteur à froid, ce qui, dans ce cas aussi, suscite des inquiétudes pour la santé et la sécurité du personnel restant qui doit combler les vides, ce qui perturbe gravement le processus opérationnel.
Sintravidricol a demandé à la direction internationale d'Owens Illinois de pouvoir la rencontrer deux fois par an et recherche des ouvertures auprès du gouvernement colombien. La direction colombienne d'Owens Corning doit mettre en place une négociation sociale et des relations de travail accomplies et rechercher avec Sintravidricol des solutions à ces situations dangereuses pour les travailleurs.
A peine la mauvaise réforme de 2010 entrée en vigueur, plusieurs articles de presse annoncent que le gouvernement s’apprêterait, en se retranchant derrière un « avis technique » du COR purement formel, à allonger de nouveau d’un trimestre la durée de cotisations requise pour l’obtention du taux plein. Celle-ci passerait de 165 à 166 trimestres pour la génération 1955.
Rappelons que la CGT avait dénoncé et combattu en 2003 l’allongement de la durée de cotisations, mesure phare de la loi Fillon. Elle avait également dénoncé le caractère technocratique de cette disposition qui repose sur un obscur calcul à partir de l’évolution de l’espérance de vie.
L’opposition vigoureuse de la CGT qui demeure, tient au fait que cette mesure pénalise notamment les salariés ayant effectué des carrières courtes et/ou ceux qui ont travaillé à temps partiel. Sont concernées au premier chef les femmes et tous ceux qui ont été affectés par la montée du chômage et de la précarité.
Bien entendu, ce nouvel allongement renforcerait encore cette injustice, les générations qui arrivent maintenant à l’âge de la retraite ayant été concernées par la dégradation de la situation de l’emploi apparue dans les années 70, ainsi que par une entrée plus tardive dans la vie active du fait d’études plus longues.
Ce nouvel allongement serait d’autant plus insupportable que l’application de la loi de 2010 commence à produire ses effets dévastateurs, en particulier sur les salariés déjà touchés par le chômage et qui se voient privés de l’AER (allocation équivalent retraite) et donc condamnés à survivre avec les seuls minima sociaux.
Cette mesure n’a même plus sa justification initiale, à savoir un maintien du rapport entre temps d’activité et temps de retraite, puisque c’est maintenant le report de l’âge qui va jouer cette fonction.
A l’évidence, le véritable objectif de l’allongement reste une baisse généralisée des pensions de retraites. La nécessité d’une autre réforme des retraites, portée par la CGT, condamne par avance un nouvel allongement de la durée de cotisations. Une telle décision ne manquerait pas de provoquer un mouvement d’ampleur.
Comme elle l’a déjà annoncé la CGT, la bataille des retraites n’est pas terminée.
La CGT
Montreuil, le 4 juillet 2011
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