Ainsi les modifications du mode de calcul du salaire de référence utilisé pour la pension dans le régime général ( passage des 10 aux 25 meilleures années, valorisation des salaires portés au compte sur la base de l’évolution des prix et non plus du salaire moyen ) entraînent, pour un salarié ayant cotisé toute sa carrière au plafond de la sécurité sociale, une baisse d’environ 20 % du montant de la pension.
De même, dans les régimes complémentaires (Arrco et Agirc) la déconnexion de l’évolution du prix d’achat du point, indexé sur l’évolution du salaire moyen, de celle de la valeur du point, qui évolue comme les prix, entraîne une baisse continue du rendement. Concourt également à la baisse, l’allongement de la durée de cotisation exigée pour un taux plein qui, dans le régime général comme dans la fonction publique – et avec un décalage dans les régimes spéciaux – atteindra 41 ans (164 trimestres) en 2012. Ainsi, pour un même âge de liquidation les salariés seront de plus en plus nombreux à subir une amputation de leur pension (calcul au prorata des années dans leur régime et abattement)
Enfin, dernier facteur de baisse, toutes les pensions sont désormais indexées sur les prix et non plus sur l’évolution du salaire moyen. Par exemple, un retraité qui perçoit, à son début de départ en retraite, un revenu (Cnav + Arrco + Agirc) représentant 70 % de son dernier salaire verra sa pension, 20 ans après, représenter environ 44 % de ce même salaire…
Le droit à une retraite pour tous les salariés, dès l'âge de 60 ans avec les moyens de vivre dignement. Du fait des évolutions démographiques, maintenir un haut niveau de droits à la retraite nécessite :
Ce qui existe aujourd'hui :
La construction de notre système de retraite s'est faite progressivement avec un objectif, porteur de valeurs : progrès, solidarité, démocratie et transformation sociale. La retraite a permis pendant de nombreuses années d'assurer un niveau de vie moyen des retraités à parité avec celui des actifs. La pauvreté chez les retraités a pu ainsi être massivement réduite. Des éléments de solidarité importants ont été introduits au fur et à mesure dans nos régimes de retraite avec l'objectif de réduction des inégalités (droits familiaux, périodes de maladie, de chômage...).
Notre système de retraite avec différents régimes regroupe un ensemble de droits couvrant l'ensemble du salariat. Mais les mesures et réformes successives depuis le milieu des années 80 ont programmé dans le temps une redoutable baisse du niveau des retraites à leur liquidation et tout au long de leur perception :
Cela a été d'abord appliqué dans le régime général avec le passage des dix meilleures années de salaire aux vingt-cinq meilleures et le passage de 37,5 annuités à 40 pour accéder au taux plein.
La réforme de 2003 a confirmé cette logique et a étendu le passage de 37,5 annuités à 40 pour les fonctionnaires en 2008.
En 2012, le nombre d'annuités sera porté à 41 pour l'ensemble des salariés du privé et les fonctionnaires ; la réforme Fillon prévoit la poursuite de cet allongement au moins jusqu'en 2020. Seule une partie des régimes spéciaux de retraite conserve une durée d'assurance de 37,5 années et n'applique pas de décote, mais ils sont attaqués les uns après les autres dans une logique d'alignement par le bas (Les régimes spéciaux hors fonction publique couvrent environ 5% des salariés). Avec la baisse du montant des pensions la Loi Fillon organise la réduction des éléments de solidarité de nos régimes et la promotion de systèmes de retraite par capitalisation. L'ensemble de ces éléments creuse les inégalités ; les salariés précaires, notamment les femmes, en sont particulièrement victimes.
Certains régimes de retraite (fonctionnaires, régimes spéciaux) ont reconnu les pénibilités liées à certaines professions et ont attribué le droit à des départs anticipés. En même temps nous savons que patronat et Pouvoirs publics veulent faire de 2010 un nouveau rendez-vous de régression pour tous les salariés quel que soit leur régime.
Les moyens pour y parvenir :
La qualité de la vie en retraite dépend de la qualité de la vie au travail.
Le droit à la retraite doit être solidement articulé au droit au travail et au salaire ; il doit donc être en lien étroit avec la bataille revendicative sur la sécurité sociale professionnelle, l'emploi, les salaires et le bien être au travail.
Montant de la retraite : revoir les paramètres de calcul :
Les salaires à retenir et la base des droits :
Dans le régime général, le calcul de la pension doit se faire sur les dix meilleures années. Ce qui exclura une grande partie d'années de plus bas salaire, de précarité, chômage, maladie... ;
La durée de cotisation :
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La durée de cotisation exigée pour percevoir le taux plein de pension doit tenir compte :
des périodes de première recherche d'emploi, validation dès l'inscription à l'Anpe. Ceci doit permettre à la grande majorité des salariés du public, comme du privé, d'obtenir une retraite à taux plein à 60 ans.
Age de la retraite :
L'âge de 60 ans doit bien demeurer le repère collectif associé au droit à la retraite. Mais la date de départ en retraite doit rester le choix du salarié. Cela nécessite que soit assurée la garantie de l'emploi à tous les salariés (du public comme du privé). Un véritable choix suppose également, des revenus en activité comme en retraite corrects, et des conditions de travail décentes. Les départs anticipés en retraite doivent être confortés ou reconnus dans chacun des régimes pour les salariés ayant été exposés aux conditions de travail pénibles, insalubres ou à risques, afin de tendre à l'égalité d'espérance de vie en retraite. (...)
Plusieurs syndicats viennent de se prononcer contre une nouvelle baisse des droits de départ en retraite des apprentis et ont demandé au gouvernement de renoncer à un projet d'arrêté modifiant la base de calculde la retraite des apprentis qui conduirait certains d'entre eux à perdre jusqu'à deux trimestre validés pour la retraite.
La CGT dit non et s’explique.
Le Parti socialiste français semble désormais prêt à abandonner la retraite à 60 ans, ce qui pourrait changer la donne dans le débat sur la réforme du système de retraite ouvert par Nicolas Sarkozy.
La CFDT se distingue en se félicitant de l’évolution du discours du PS, alors que la plupart des syndicats affirment leur attachement à l’âge légal d’ouverture du droit à la retraite à 60 ans.
La CFDT se dit prête à une réforme systématique. Les débats commencent bien et chacun saura à qui il peut faire confiance dans la défense des retraites.
Communiqué commun Confédération, Fédération Cgt santé et action sociale
A la veille du RDV 2010 sur les retraites, la reconnaissance de la pénibilité par un départ anticipé en retraite est plus que jamais urgente.
D’un côté Xavier DARCOS, ministre du Travail, parle « d’aborder sans tabou les questions de la pénibilité ». Au même moment la ministre de la Santé, Roselyne BACHELOT, par un chantage scandaleux au nom de la reconnaissance justifiée de la qualification, remet en cause la reconnaissance de la pénibilité pour les infirmières, les kinés, manipulateurs radio et assistantes sociales du secteur public. En échange de la reconnaissance du niveau de formation Bac +3 (licence) ces paramédicaux perdraient ainsi le bénéfice du départ en retraite anticipée à 55 ans.
Pourtant, tout justifie le maintien de ce dispositif : travail de nuit, travail posté, port des patients, produits toxiques, pénurie organisée de personnels, charge émotionnelle (souffrance, mort), responsabilités… Un cinquième des infirmières et un tiers des aides soignantes partent en invalidité avant l’âge de 55 ans sans compter les conséquences que cela peut avoir sur la qualité des soins apportés aux patients.
Ce n’est que justice sociale de maintenir la reconnaissance de la pénibilité dans ce secteur, de l’élargir aux salariés de la santé privée ainsi qu’à tous les salariés qui travaillent dans les mêmes conditions et dont l’espérance de vie moyenne est amputée de plusieurs années.
Le secteur de la santé, fortement féminisé, ressent de plus cette remise en cause comme discriminatoire à l’égard des femmes.
Pour toutes ces raisons, la Confédération Cgt et sa Fédération de la Santé/Action Sociale appellent les salarié(e)s, du privé comme du public, à se mobiliser pour le maintien et la conquête de cette reconnaissance de la pénibilité par un départ anticipé à la retraite.
Montreuil, le 14 janvier 2010
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