Le droit à une retraite pour tous les salariés, dès l'âge de 60 ans avec les moyens de vivre dignement. Du fait des évolutions démographiques, maintenir un haut niveau de droits à la retraite nécessite :
Ce qui existe aujourd'hui :
La construction de notre système de retraite s'est faite progressivement avec un objectif, porteur de valeurs : progrès, solidarité, démocratie et transformation sociale. La retraite a permis pendant de nombreuses années d'assurer un niveau de vie moyen des retraités à parité avec celui des actifs. La pauvreté chez les retraités a pu ainsi être massivement réduite. Des éléments de solidarité importants ont été introduits au fur et à mesure dans nos régimes de retraite avec l'objectif de réduction des inégalités (droits familiaux, périodes de maladie, de chômage...).
Notre système de retraite avec différents régimes regroupe un ensemble de droits couvrant l'ensemble du salariat. Mais les mesures et réformes successives depuis le milieu des années 80 ont programmé dans le temps une redoutable baisse du niveau des retraites à leur liquidation et tout au long de leur perception :
Cela a été d'abord appliqué dans le régime général avec le passage des dix meilleures années de salaire aux vingt-cinq meilleures et le passage de 37,5 annuités à 40 pour accéder au taux plein.
La réforme de 2003 a confirmé cette logique et a étendu le passage de 37,5 annuités à 40 pour les fonctionnaires en 2008.
En 2012, le nombre d'annuités sera porté à 41 pour l'ensemble des salariés du privé et les fonctionnaires ; la réforme Fillon prévoit la poursuite de cet allongement au moins jusqu'en 2020. Seule une partie des régimes spéciaux de retraite conserve une durée d'assurance de 37,5 années et n'applique pas de décote, mais ils sont attaqués les uns après les autres dans une logique d'alignement par le bas (Les régimes spéciaux hors fonction publique couvrent environ 5% des salariés). Avec la baisse du montant des pensions la Loi Fillon organise la réduction des éléments de solidarité de nos régimes et la promotion de systèmes de retraite par capitalisation. L'ensemble de ces éléments creuse les inégalités ; les salariés précaires, notamment les femmes, en sont particulièrement victimes.
Certains régimes de retraite (fonctionnaires, régimes spéciaux) ont reconnu les pénibilités liées à certaines professions et ont attribué le droit à des départs anticipés. En même temps nous savons que patronat et Pouvoirs publics veulent faire de 2010 un nouveau rendez-vous de régression pour tous les salariés quel que soit leur régime.
Les moyens pour y parvenir :
La qualité de la vie en retraite dépend de la qualité de la vie au travail.
Le droit à la retraite doit être solidement articulé au droit au travail et au salaire ; il doit donc être en lien étroit avec la bataille revendicative sur la sécurité sociale professionnelle, l'emploi, les salaires et le bien être au travail.
Montant de la retraite : revoir les paramètres de calcul :
Les salaires à retenir et la base des droits :
Dans le régime général, le calcul de la pension doit se faire sur les dix meilleures années. Ce qui exclura une grande partie d'années de plus bas salaire, de précarité, chômage, maladie... ;
La durée de cotisation :
*
La durée de cotisation exigée pour percevoir le taux plein de pension doit tenir compte :
des périodes de première recherche d'emploi, validation dès l'inscription à l'Anpe. Ceci doit permettre à la grande majorité des salariés du public, comme du privé, d'obtenir une retraite à taux plein à 60 ans.
Age de la retraite :
L'âge de 60 ans doit bien demeurer le repère collectif associé au droit à la retraite. Mais la date de départ en retraite doit rester le choix du salarié. Cela nécessite que soit assurée la garantie de l'emploi à tous les salariés (du public comme du privé). Un véritable choix suppose également, des revenus en activité comme en retraite corrects, et des conditions de travail décentes. Les départs anticipés en retraite doivent être confortés ou reconnus dans chacun des régimes pour les salariés ayant été exposés aux conditions de travail pénibles, insalubres ou à risques, afin de tendre à l'égalité d'espérance de vie en retraite. (...)