Avec une croissance très modérée de 1,7% par an (le taux de croissance entre 1973 et 1996 a été de 2,1% par an), le PIB aura doublé en 2040 alors que la charge des inactifs (jeunes et personnes âgées), toutes choses égales par ailleurs, n'aura été multipliée que par 1,25. Des marges de manœuvre importantes existent donc, qui seront d'autant plus grandes que la croissance sera forte.
Le seul réel problème est politique, c'est celui du partage de cette richesse.
Il faut en finir avec le tabou patronal de blocage des prélèvements. Une augmentation des cotisations patronales s'avérera inévitable. Il faut l'envisager d'autant plus tranquillement que la part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises n'a fait que baisser depuis quinze ans.
Un rééquilibrage est tout à fait possible.
Le problème politique qui nous est posé est celui de l'accaparement des gains de productivité par le patronat. Un nouveau partage des gains de productivité entre profits et salaires au sens large (salaire direct, pensions, temps de travail) doit être mis en œuvre. Ainsi, un transfert de 0,5 point de productivité par an suffit à résoudre le problème de financement des retraites, même dans les hypothèses les plus défavorables du rapport Charpin.
Cela suppose simplement le courage politique de l'imposer au patronat.