La très forte présence de salarié(e)s à l'assemblée du 21 novembre 2008 démontre l'attention particulière apportée à ce projet de licenciement collectif résultant de l'arrêt définitif du four 3 au 1er Mars 2009.
Après avoir procédé à d'importants freinages de production dans la quasi-totalité des usines du groupe ces derniers mois, O-I annonce la fermeture de 3 fours en Europe.
Ces arrêts ne réduisant que de 40% les surcapacités totales qui s'élèvent à 550 000 tonnes, la direction à d'ores et déjà annoncé qu'elle devra procéder, en complément, à des arrêts temporaires de production dans les usines en 2009.
L'arrêt du four 3 de Gironcourt va une nouvelle fois, fragiliser le tissu économique et social local avec des incidences sur la sous-traitance, le commerce, sans compter les pertes de revenu pour les localités environnantes provenant des différentes taxes versées par O-I....
Les premières victimes en sont déjà les intérimaires, travailleurs déjà précaires, alors que la situation financière du groupe est excellente et que la mévente de bouteilles est essentiellement due aux fortes augmentations de prix opérées par O-I.
Il est scandaleux et indécent de projeter d'utiliser les fonds publics (ASSEDIC) pour mener à bien ces « licenciements économiques collectifs » alors que le responsable financier de O-I Europe vient de vanter les bons résultats financiers de la société « 2008 année record la plus rentable au niveau O-I monde , la meilleure depuis 1987 », « Situation financière très saine, non impactée par la crise économique », déclare « avoir une ligne de crédit de 900 000 000 $ disponibles si besoin avec 500 000 000 $ de cash, et être, contrairement à nos concurrents en bonne forme », « être capable d'absorber des situations difficiles comme en ce moment ».
Contrairement aux précédents plans sociaux qui s'étalaient sur plusieurs années, celui-ci doit être entièrement finalisé pour le 1er mars 2009, date d'arrêt programmé du four 3.
Ce qui laisserait très peu de temps et risque de précipiter certaines décisions individuelles.
A ce jour aucun avis n'a été donné par les instances représentatives sur ce projet de licenciement.
Conséquences en termes de réduction nette d'emploi extraites du plan de sauvegarde de l'emploi présenté lors du CE extraordinaire du 20 novembre 2008.
Situation des effectifs de Gironcourt au 31 octobre 2008
| Emplois CDI à fin 10.2008 | Ouvriers/Employés | TAM | Cadres | Temporaires à fin 10.2008 |
Total postés | 215 | 165 | 46 | 4 | 31.4 |
Journaliers
Fusion Fabrication Maintenance Logistique Qualité Administratif
|
5 51 62 19 4 16 |
2 37 32 12
7 |
2 7 26 6 2 5 |
1 7 4 1 2 4 |
14.6
|
Total journaliers | 157 | 90 | 48 | 19 | 14.6 |
TOTAL | 372 | 255 | 94 | 23 | 46.0 |
Evolution nette d'emplois par catégorie
Postes supprimés par catégorie
| Ouvriers/Employés | TAM | Cadres | Total |
Total posté | 59* | 10 |
| 69 |
Journaliers
Fusion Fabrication Maintenance Logistique Qualité Administratif |
15 7 3
1 |
1 3 2 1 |
2 |
1 20 9 4
1 |
Total Journaliers | 26 | 7 | 2 | 35 |
TOTAL | 85 | 17 | 2 | 104 |
*Remplacements polyvalents compris
Extraits du document :
Rechercher en priorité toutes les possibilités internes pour éviter les licenciements.
Limiter les effets des licenciements
Le reclassement sur le site est la solution privilégiée.
Gestion des remplaçants polyvalents en équipe postée :
Reclassements internes.
Information individuelle et collective.
Offre de reclassement
Reclassement sur un poste de niveau inférieur à l'emploi d'origine.
Plusieurs mesures permettant de compenser l'éventuel écart de salaire sont jointes, elles concernent :
Adaptées en fonction de chaque catégorie ci-dessus citée.
Mobilité.
Cessation d'activité.
Mesures de cessation d'activité pour le personnel atteignant l'âge de 57 ans pour les postés et 58 ans pour les autres catégories de personnel, le 1er mars 2009 et au plus tard au terme du congé de reclassement (8 mois incluant le préavis) avec :
En sont exclus les salariés engagés dans un dispositif de pré cessation d'activité (CATS, pré cessation d'activité, temps partiel capitalisé) ou bénéficiant d'une pension d'invalidité 2ème catégorie et qui bénéficieront des dispositions de la convention collective.
Si après application de ces différentes mesures, des licenciements devaient être réalisés, les critères fixant l'ordre sont les suivants :
En voulant privilégier le départ du personnel le plus âgé, O-I reconnait implicitement la pénibilité subie par ces salariés, ce qui renforce les convictions de la CGT de mettre en place un dispositif législatif ou d'accord d'entreprise de départ anticipé à la retraite.
Malgré tout, une question se pose : faut-il s'opposer au plan où en améliorer le contenu ?
Les chiffres précédemment cités démontrent que le groupe O-I serait aujourd'hui en capacité de financer seul ces mesures tout en les améliorant, sans que cela ne nuise à son excellente santé financière qui, rappelons-le, s'est faite sur le dos de ceux qu'aujourd'hui il veut licencier !
Toutefois, quelle que soit l'option prise, la mobilisation de tous les salariés sera nécessaire.
Pour tout renseignement complémentaire, n'hésitez pas à contacter les élus CGT
Le syndicat CGT.