Une réforme qui pénalise les salariés et la jeunesse
Le Premier ministre vient d'annoncer les grandes lignes de la future réforme des retraites.
Cette réforme se situe dans la continuité des précédentes en privilégiant la poursuite jusqu'en 2020 de l'allongement de la durée de cotisation prévue par la loi Fillon, et en prolongeant ces dispositions après 2020. Il serait ainsi demandé 43 ans de cotisations aux jeunes nés à partir de 1973 alors même qu'on sait qu'ils rentrent de plus en plus tard dans le monde du travail. Ils atteindront ainsi l'âge du taux plein bien après 65 ans. Pour la CGT, ces dispositions sont orientées contre la jeunesse.
La CGT a des propositions (extrait de la lettre de T Lepaon, secrétaire général de la CGT, au premier ministre)
Pour s'inscrire dans une dynamique de progrès social, la CGT préconise
d'assoir la prochaine réforme sur 4 axes :
1-Rétablir l'âge d'ouverture des
droits à 60 ans, avec une retraite d'au moins 75% du salaire d'activité pour la
majorité des salariés et au moins égale au SMIC (que la CGT revendique à 1700
euros),
2-Tenir compte de la pénibilité par
des mesures d'anticipation d'âge avant 60 ans,
3-Assurer l'égalité entre les
femmes et les hommes,
4-Assurer une retraite de haut niveau pour le plus grand nombre et en particulier les plus jeunes d'entre nous.
La reconnaissance de la pénibilité doit s'appuyer sur une logique d'exposition ouvrant sur un dispositif de réparation. Des mesures de prévention doivent également être prises dans les entreprises, des formations accessibles aux salariés pour qu'ils puissent sortir de la pénibilité. Nous proposons la constitution d'un compte individuel de pénibilité dans le cadre de dispositions collectives permettant d'identifier des critères d'exposition (nous en proposons 12). Un an d'exposition doit donner lieu à un trimestre de bonification et d'anticipation. A partir de 20 ans d'exposition, le droit au départ serait ouvert à 55 ans.
Nous proposons que les périodes qui conduisent les jeunes à entrer tardivement dans un premier emploi stable et à temps complet soient validées : les périodes de précarité, les années d'études et les périodes d'apprentissage. La formation initiale est un gage d'efficacité économique et participe donc de la capacité d'un pays à créer des richesses et à se développer.
Les réformes régressives précédentes ont eu des conséquences négatives pour tous mais plus encore pour les femmes. Il faut donc inverser la tendance à partir de deux axes : changer profondément la situation des femmes au travail en assurant l'égalité salariale et modifier la constitution de leurs droits spécifiques à la retraite. Il faut ainsi revenir sur les paramètres de calcul de la pension pour tous : baser le salaire annuel moyen pour le calcul de la pension sur les 10 meilleures années, indexer le calcul des salaires et des pensions sur le salaire moyen. Il est urgent de revaloriser les petites pensions. La majoration de la durée d'assurance qui permet de compenser certains trimestres manquants doit être entièrement rétablie dans le public comme dans le privé.
Pour financer le rétablissement et l'extension des droits constitutifs d'une retraite satisfaisante pour toutes et tous, nous proposons deux types de mesures :
A court terme :
1-Revenir sur les 200 milliards
d'euros d'aides publiques aux entreprises, notamment en supprimant les
exonérations de cotisations sociales qui n'ont pas montré d'efficacité en
matière d'incitation à l'emploi stable. Celles-ci s'élèvent aujourd'hui à près
de 30 milliards d'euros par an,
2-Récupérer les 80 milliards de
fraude et d'évasion fiscales,
3-Atteindre l'égalité salariale entre les femmes et les hommes, ce qui permet d'augmenter les ressources du système de 10 milliards d'euros aux horizons 2020.
A plus long terme :
1-Revoir le calcul de la cotisation
employeur de sorte de la moduler en fonction de la politique salariale et
d'emploi et de la part des salaires dans la valeur ajoutée de l'entreprise,
2-Créer une contribution sociale
sur les revenus financiers des entreprises, au même taux que les cotisations
assises sur le travail. Cette mesure permettrait de dégager 20 à 30 milliards
d'euros par an,
3-Assoir l'assiette des cotisations sociales sur l'ensemble des rémunérations (primes, intéressement, participation ...).
L'ensemble de ces propositions répondraient aux aspirations des salariés, à la situation économique et sociale et permettraient un financement pérenne du système.
Le gouvernement a, aussi, promis au patronat, en contrepartie de la réforme des retraites, que le financement de la protection sociale pèserait moins, dès l'an prochain, sur le coût du travail: les recettes de substitution vont être trouvées, notamment, au détriment de la branche famille.
Le ministre du travail, Michel Sapin, a tenu des paroles inadmissibles, digne d'un gouvernement de droite, à ce sujet:
"Le fait que vous ayez des enfants n'est pas en lien avec votre travail, donc il n'y a pas de raison que ce soit financé par les entreprises"
Alors, oui, le 10 septembre doit être très fort pour:
Tous dans l'action le 10 septembre 2013