François Fillon va t-il réussir à réunifier les syndicats en vue de la journée du 11 octobre prochain. Sa sortie sur la retraite à 67 ans pourrait en effet faire réfléchir la CFDT, qui avait torpillé l'idée d'une journée unitaire !
Le 16 septembre dernier, l'intersyndicale
était à l'agonie, la CFDT et l'UNSA s'opposant à toute action nationale concertée, en vue de la journée d'action interprofessionnelle contre les mesures de rigueur du gouvernement. Le syndicat de François Chérèque ayant indiqué que : «
le principal souci des salariés est actuellement le risque d'éclatement de la zone euro, pas le plan Fillon »
Or, ce « coup de main » au gouvernement aura été bien mal récompensé puisque la CFDT, qui est un des interlocuteurs principaux de François Fillon, depuis la réforme de 2003, vient d'apprendre que celui-ci, sans leur en parlé (semble t-il ?) a annoncé publiquement l'idée de placer l'âge légal de la retraite en France à 67 ans !
Même si tout le monde sait que cette annonce a été lancée
pour plaire aux marchés et conserver à tous prix la note AAA de la France, elle a provoqué un émoi dans le monde syndical :
La CGT : «
C'est illusoire de vouloir copier l'Allemagne. On s'opposera bien entendu à toute velléité d'augmenter de nouveau l'âge de départ en retraite ou d'augmenter la durée de cotisation »
FO : «
si on va dans ce sens, il faut tout rediscuter (...) On ne peut pas avoir une protection sociale self-service en prenant les options européennes qui tirent vers le bas »,
CFTC : «
l'annonce du Premier ministre est très mal venue: les salariés sont déjà anxieux, les conditions de travail ne sont pas bonnes, le moral est bas »
On pourra regretter que la réaction de Jean-Louis Malys pour la CFDT ne soit pas à la hauteur de la provocation de François Fillon : «
C'est une déclaration très inopportune et provocatrice, on sort d'une réforme et on veut en rajouter une couche » tout en espérant que la centrale de François Chérèque manifestera dans les jours à venir, un peu plus d'agressivité à l'égard d'un pouvoir qui se moque d'elle et ... des tous les salariés !
Rendez-vous dans les jours à venir pour savoir si la CFDT et l'UNSA modifieront leur décision sur la journée du 11 octobre, et cesseront d'expliquer aux salariés que : « leur principal souci est actuellement le risque d'éclatement de la zone euro, pas le plan Fillon »