Dans ce domaine, l’action des salariés a un rôle important d’identification de ces pénibilités et de propositions visant à les supprimer. Mais la seule décision de mise en place appartient à l’employeur, et seulement à lui…
Pour les verriers une récente étude faite sur les anciens salariés de Givors démontre que les maladies et décès sont dix fois plus importantes qu'au niveau national, toute industrie confondue sur vingt milles salariés.
Pour le MEDEF qui dicte sa loi au gouvernement, la pénibilité du travail n’existe pas ! ce qui existe ce sont des salariés plus fragiles que d’autres et pour qui des taux d’incapacité apparaissent. Après le mépris, le gouvernement fait preuve de cynisme !...
Ce que dit la loi, ce n’est pas la reconnaissance de la pénibilité dans le cadre d’un acquis collectif où chaque salarié, en bonne santé ou non peut faire valoir son droit à partir à la retraite de manière anticipée et sans pénalité financière. Ce qui est proposé, c’est pour les salariés victimes du travail (20% d’IPP ou 10% s’il fait lui-même la démonstration que cela est dû au travail…) la possibilité de partir plus tôt, sans garantie sur le niveau de sa pension, c’est une disposition individuelle et non collective. Pour être clair : pour partir plus tôt en retraite, il faudra être malade ou handicapé par le travail !
Owens Illinois est un groupe qui emploi des grands slogans, Safety First, parce que les accidents du travail coutent chers, mais quand adopteront ils, ces grands dirigeants, un nouveau slogan qui pourrait être: La santé des salariés est prioritaire?
Sur le site de Puy Guillaume le médecin du travail, dans son rapport annuel, apporte son soutien aux salariés:
" Parmi les risques évoqués dans le rapport, il en est 2 qui nécessites une réflexion collective plus approfondie:
· Celui lié à la manutention.
· Le travail posté.
Ø L'étude du changement de fabrication à la L51 a montré que la mise en place du palan pour la manutention des charnières avait réduit la pénibilité de l'opération pour les mécaniciens. En revanche, le réglage de l'ouverture des moules de bague ainsi que le changement des cartouches et poinçons se sont traduits par des coûts identiques en termes d'astreintes cardiovasculaires et posturales.La standardisation du matériel variable, la généralisation du système de réglage des ouvertures de moules de bague, conçu par les mécaniciens et toutes modifications qui facilitent les interventions au centre des machines, contribueraient à réduire le risque d'apparition de pathologies ostéoarticulaires invalidantes.En amont de ces solutions de "terrain", il importerait aussi de rechercher le meilleur compromis entre la satisfaction du client et le coût pour les opérateurs afin de déterminer le nombre de changements de fabrication réellement utiles.
Ø La pénibilité liée au travail de nuit est plus difficile à appréhender car les moyens de préventions sont limités.La réduction du temps de travail à 80% (R80) est un avantage appréciable et à maintenir mais que proposer aux salariés dont l'état de santé impose leur retrait des équipes.o Il est primordial que soit inclus le travail de nuit dans la liste des travaux reconnus pénibles afin de faire bénéficier les salariés postés d'un départ anticipé à la retraite si la pénibilité est prise en compte.o Concernant le maintien dans l'emploi des salariés déclarés inaptes au travail posté, le retour au sein de l'entreprise d'activités actuellement réalisées par des sous-traitants, contribuerait à augmenter les possibilités de reclassement à leur proposer."
Le passage de ce rapport est vrai pour toutes les usines du groupe et la direction va avoir quelques difficultés à le nier. Le 24 mai, date de la prochaine paritaire, la direction à le devoir de faire de réelles propositions pour réduire et réparer la pénibilité et non pas des mesures qui vont dégrader encore une fois les conditions de travail et la santé des salariés.